1 -Trouver un modèle
Pour ce projet j’ai utilisé un modèle que j’ai créé il y a quelques années pour le fameux projet “Versus II“. Le commandant en chef d’une armée de clones créé spécialement pour le film (un grand fan de Sleepy Hollow à ce qu’il paraît). Modélisé à l’ancienne, en poly éditable avec l’aide de nombreuses références, le modèle a été très vite unwrappé comme nous le verrons dans la 4ème étape de ce making of.
Une fois la pose définie j’ai ajusté les quelques soucis de skinning en jouant avec des modificateurs edit poly, mesh select et relax, notamment au niveau des coudes et épaules.
Le modèle de base avant retouches
2 - Capture d'envrionnement 360° HDR
Pour ce rendu je voulais une lumière et des ombres très diffusées, j’ai donc opté le workflow Skylight + HDRI
L’environnement provient d’un de mes voyages en Alsace, capturé avec un Peleng 8mm fixé sur mon GH1, le tout sur une tête panoramique nodal Ninja III. Selon le logiciel que vous utilisez pour le stitching, vous aurez besoin de plus ou moins de chevauchement entre les images pour que l’assemblement se passe sans encombres. Un écart de 30° entre chaque photo, pour mon matériel, a donné de bons résultats.
Haut: Matériel photo – Milieu: photos prises tous les 30° + zénith et nadir – En bas: le résultat.
3 - Rendu
Mon modèle de caméra ne pouvait capturer que 7 incrémentations de luminosité allant de -2EV à +2EV, une plage dynamique assez réduite mais suffisante pour ces conditions de lumière.
Une fois les images 360° créés il existe plusieurs softs pour les assembler et ainsi créer un fichier exr ou hdr 32bits, pour cette image j’ai un peu jouté la simplicité en utilisant la fonction HDR Fusion de Photoshop qui donne de très bon résultat si on est pas trop regardant sur la précision.
Le moteur de rendu étant iRay pour ce projet, j’ai chargé l’image HDR 360° dans l’environnement afin d’éclairer la scène. Plusieurs passes ont été calculées: la beauty pass, une avec des reflets nets, des reflets glossy et enfin une version chrome parce qu’on aime tous Robert Patrick au fond de nous.
Les shaders Arch&Design ont été utilisés pour la scène
4 - Nettoyer les erreurs et ajouter des détails
Avant de compositer toutes les passes, je prends un peu de temps pour modifier la beauty pass dans un logiciel d’édition d’image afin de corriger certaines erreurs dû à un unwrapping assez hasardeux sur certaines parties de l’armure.
J’ajoute ensuite plusieurs sortes de détails: des rayures, des éclats de peinture, un peu de poussière, de la graisse ici et là, le tout avec des brosses personnalisées pour donner du vécu à l’armure.
Gauche: un unwrapper qu’on embaucherait pas / Droite: les textures corrigées
5 - Détailception
Une fois le modèle retouché, il est toujours bon de prendre un peu de recul et de se demander si on peut encore ajouter des détails, plus subtils cette fois. Ce rendu avait pour but d’être imprimé en couverture de magazine donc la réponse était “oui”, on peut ajouter encore quelques détails!
Un calque de texture cuir tileable a été ajouté à la combinaison et aux gants du personnage en mode overlay, l’armure a bénéficié d’un autre calque overlay contenant une texture grunge. Le tout en utilisant des masques de fusion afin de n’appliquer ces détails qu’à certains endroits clef.
Soyez créatif dans le choix de vos textures overlay, les textures tileables ne sont pas une obligation
6 - Compositer les différents passes
Le rendu de base est assez plat, donc utiliser les différentes passes de reflets rendues préalablement apportera un peu de plus de volume et mettra des étoiles dans les yeux des enfants.
Les trois passes sont ajoutées en mode addition et utilisent des masques de fusion pour avoir un contrôle total sur le look final.
Les différentes passes de reflets avec masques de fusion appliqués
7 - La touche finale
La dernière étape consiste à retoucher les couleurs, ajouter du grain, un peu de vignette et quelques aberrations chromatiques pour donner un côté photo au rendu. Il faut surtout éviter d’avoir la main lourde sur ces effets, il serait dommage de gâcher tout le travail effectué en amont avec un lens flare voire plusieurs parce que “tout le monde le fait, c’est la mode”, il faut garder en tête la composition originale de l’image et le message qu’on veut faire passer avec, comme ici “achète ce magazine ou avec mes potes on va te griller la chetron, téma le laser gun dans ma main”.